D’abord tenu par des ordres religieux, l‘Hospice Comtesse témoigne du lien étroit entre le soutien aux plus démunis et la foi. Lors de sa fondation en 1237 par la Comtesse Jeanne de Flandre, l’édifice est avant tout un refuge pour les plus pauvres. Sa médicalisation sera progressive à partir du XVIe siècle. Tour à tour hospice, hôpital et orphelinat, il cesse son activité en 1939 pour devenir un musée en 1969.
Un musée lillois
Exposition « Héros de fil et de bois »
8 décembre 2017 / 15 avril 2018
"Héros de fil et de bois"
Ce musée lillois nous fait découvrir l’histoire, l’architecture, l’art et la vie quotidienne régionale et flamande du XVe au XVIIe siècle et reçoit également des expositions temporaires, notamment celle des marionnettes à tringle. (en savoir plus)
Divertissement populaire emblématique du nord au 19 ème siècle et au début du 20 ème jusqu’à l’arrivée du cinéma, les marionnettes étaient jouées dans les caves et les greniers. Un ensemble de « tringles » anciennes de Roubaix et de Lille a pris place dans les vitrines du musée.
Le P'tit Jacques exposé
La visite s’achève et l’on peut découvrir, derrière le plexiglas, trois marionnettes à gaine d’aujourd’hui (en bois de tilleul) prêtées par le Théâtre du P’tit Jacques. On y voit notamment celle de « Jacques de Lille » sculptée en 1989 pour son ouverture.
Un parcours bien orchestré
Avant cela, le visiteur est invité, tout au long d’un parcours, à se familiariser avec un art fait de bois et de tissu, autrefois pratiqué par de nombreux montreurs. Les traditions, l’évolution des thèmes et des costumes sont traitées dans cette exposition qui fait redécouvrir un art laissé de côté mais qui a pourtant ouvert les anciens à la culture et à l’Histoire.
Une exposition qui aurait mérité d'être permanente
L’agencement de l’exposition permet de découvrir, à chaque angle de vitrine, de nouvelles mises en scène des marionnettes et accessoires d’autrefois. Costumes, chapeaux, têtes aux yeux de sulfure, atelier du sculpteur, maquettes et décors, tableaux, affiches et documents anciens, tout relate de la vie des montreurs de la région.
On y apprend la vie des principaux et meilleurs montreurs de l’époque : Louis De Budt à Lille et Louis Richard à Roubaix, ainsi que l’organisation des « comédies » (lieux de représentations), et l’histoire des héros de bois (notamment celle de Jacques de Lille, de P’tit Morveux et Jacques Linflé à Roubaix et de Lafleur en picardie)
Passé la lourde porte d’entrée, le visiteur observe, sous la voûte grandiose du lieu, les deux premières marionnettes. L’une vient de Lille, l’autre de Roubaix. Dans une première alcôve, l’histoire des filatures du nord y est contée. Là où « le travail engloutit les hommes, dans chaque quartier populaire, une famille ouvrière se consacre à la marionnette et donne aux autres sa part de rêve, de connaissances, d »enthousiasme et de rires. »
Ci-contre, huile sur toile de 1930 du peintre lillois Albert Dequene. On y voit Léopold Richard et un groupe de marionnettes provenant du théâtre d’Henri Busset
Ci-dessus, costume moderne sur marionnette ancienne et marionnette récente sculptée par Alain Guillemin du Théâtre Louis Richard.